Du sport derrière les barbelés -Les prisonniers de guerre français durant la Seconde Guerre mondiale
Déportés en Allemagne après 1940, les prisonniers de guerre français pratiquent des activités physiques sous des conditions variées. Cet ouvrage explore le rôle du sport, entre loisir et contrôle idéologique exercé par les nazis et Vichy. Il met en lumière la diversité des expériences de captivité et interroge les rapports entre corps, liberté et soumission.
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Déportés en Allemagne après 1940, les prisonniers de guerre français pratiquent des activités physiques sous des conditions variées. Cet ouvrage explore le rôle du sport, entre loisir et contrôle idéologique exercé par les nazis et Vichy. Il met en lumière la diversité des expériences de captivité et interroge les rapports entre corps, liberté et soumission.
Description
À la suite de l’armistice de 1940, près de 1,6 million de prisonniers de guerre français sont progressivement transférés en Allemagne. Si les travaux historiques se sont penchés sur les ressorts politiques ou sociaux de cet exil forcé, le domaine des activités corporelles n’a guère été considéré.
Or, le sport constitue un angle d’attaque précieux pour saisir, dans toute sa complexité, la captivité de guerre, que cet ouvrage entend investiguer. Si les organismes humanitaires jouent un rôle central, les réalisations des prisonniers dépendent avant tout des conditions mêmes de leur captivité : entre les officiers des Oflags luttant contre le désœuvrement, les prisonniers jugés récalcitrants et les hommes de troupe des commandos, les différences sont considérables. Derrière les joies qu’ils procurent à ceux qui peuvent s’y adonner, se cachent, en outre, des projets d’encadrement idéologique menés tant par les nazis que le gouvernement de Vichy.
Les pratiques physiques témoignent ainsi de la diversité et de la singularité des conditions de détention, et plus largement des rapports entre corps, liberté et soumission.
Sommaire
Un exode forcé, des captivités- Les sports en captivité, un domaine peu exploré
- Vers une histoire culturelle des sports en captivité
- Des archives multiples mais éclatées
- Comprendre les captivités de guerre à travers les pratiques corporelles
Soulager la détresse humaine
- Le CICR, pierre angulaire des aides aux prisonniers de guerre
- L’Alliance universelle des YMCA, un partenaire incontournable
Aider pour endoctriner et exploiter
- Les institutions nazies, entre encadrement militaire et idéologique
- Les Kommandantur des Stalags et des Oflags : surveiller et influencer
Assurer le succès de la Révolution nationale
- Les institutions françaises face au défi de la captivité : venir au secours des Absents (1940 – 1941)
- Réorganisation des aides sous le sceau de la propagande (1942 – 1945)
- Le commissariat général à l’Éducation générale et aux sports : un acteur engagé
Une occupation salvatrice pour les officiers
- Réagir face à la captivité (août 1940‑printemps 1941)
- Une frénésie d’activités pour oublier la captivité (1941)
- Tenir jusqu’à la libération (1942‑1945)
Un luxe pour les hommes de troupe
- Dans la tourmente des premiers mois (juin 1940 – hiver 1940)
- Loisirs sportifs des sédentaires et labeurs des hommes des commandos (printemps 1941 – automne 1942)
- Vers une diffusion (limitée) des sports au-delà des barbelés des Stalags (printemps 1943‑été 1944)
- Le néant …jusqu’à la libération
Les officiers indomptables
- Colditz, la forteresse sans loisir
- Lübeck, camp spécial aux loisirs minimaux
Les aspirants, une jeunesse à (en)cadrer
- Brimades et exercices punitifs (1940‑mars 1941)
- L’Aspilager, un camp de représailles ? (Mars 1941‑juillet 1941)
- Entre études et loisirs (juillet 1941‑1945)
Les réfractaires au travail des insoumis à faire plier
- La « pelote » ou le travail : le dilemme des sous‑officiers réfractaires (194‑1942)
- Des jeux sportifs pour rompre l’ennui en terre polonaise
Les indésirables, des ennemis à mâter
- L’épreuve des commandos disciplinaires
- Supporter les conditions de vie à Rawa‑Ruska (avril 1942‑janvier 1943)
Les sports au service de la Révolution nationale
- Le sport à la gloire du Maréchal
- Des pratiques sous influence
- Se former et servir la Révolution nationale
- Rejoindre les services de la Délégation officielle française (DOF)
Un apolitisme sportif de plus en plus marqué
- Divisions politiques
- Les espoirs déçus des prisonniers
- Participer, en toute neutralité
Préserver sa santé
- L’éducation physique au service de la santé
- Le sport, un outil au service de la vitalité
- Éducation physique, sport et évasions
Retrouver des repères culturels
- S’échapper du présent et se réapproprier le temps
- Reconstruire une appartenance sociale et culturelle
Donner du sens au temps qui passe
- Se sentir utiles : les spectacles sportifs au cœur des logiques d’entraide
- Exercer un métier, se former
Une captivité à hauteur d’hommes
- Roger Marchand (1909 - ?), formateur à l’Oflag XVIIA
- Henri Monnet, étudiant sportif de l’Oflag XVIIA (1916‑1992)
- Jean-Louis Charrière (1906‑1999), de l’Oflag IVD au camp disciplinaire de Lübeck
- Roger Lafond (1913‑2011 : l’escrime avec panache
- Yvon Pétra (1916‑1984) et Pierre Pellizza (1917‑1974), stars de tennis en kaki
